L’arrêt du moratoire sur les faillites : une très mauvaise idée qui devra être compensée !
La crise sanitaire perdure et on a hâte de voir le bout du tunnel
On espère tous que la vaccination qui a débuté ce mois de janvier va ralentir l’épidémie et nous permettre d’entrevoir le retour d’une vie plus ou moins normale dans un laps de temps le plus court possible. D’ici là, il faut tenir !
Pas facile pour de nombreux secteurs d’activités à l’arrêt depuis de trop nombreux mois, mais aussi pour les secteurs qui ont pu continuer vaille que vaille avec une réduction substantielle de leur chiffre d’affaires. Beaucoup de PME et d’indépendants sont aujourd’hui fragilisés alors qu’il y a encore un an, leur activité était florissante et ce, malgré les dispositifs d’aides mis en place par le Fédéral et les Régions. Le premier février, le moratoire sur les faillites touchait à sa fin, et de façon incompréhensible, il n’a pas été prolongé alors que la crise sanitaire bat toujours son plein et que les entreprises sont plus en difficulté que jamais.
Sur notre province, le moratoire a réduit le nombre de faillites de près de 35% en 2020 par rapport à 2019 avec 715 faillites dénombrées au lieu de 1104. Il est clair que cette baisse de faillites artificielle est due au moratoire. Graydon, le spécialiste des informations sur les entreprises, annonce que l’arrêt du moratoire pourrait, en raison de la crise sanitaire, multiplier le nombre de faillites par 5 en 2021 par rapport à 2019, ce qui porterait le chiffre de notre province à plus de 5.500 dépôts de bilan.
Impensable et inacceptable !
Et on n’a pas encore parlé du nombre d’emplois qui seront perdus dans ces PME. Le pire, c’est qu’une grande majorité des faillites sont le résultat d’assignations de la part de l’ONSS et/ou du Fisc auprès du tribunal.
On imagine mal que l’Etat, après avoir mis en place un système d’aide pour maintenir les entreprises en vie durant la crise Covid, ne fasse pas preuve de souplesse en matière d’ONSS et de prélèvements fiscaux. Une souplesse indispensable pour ne pas mettre au tapis en 2021 les entreprises que l’état a sauvées en 2020. La prochaine étape devrait être une exonération de certaines charges ONSS et fiscales pour permettre aux entreprises de passer le cap.
Sinon, l’armada des aides dépensées en 2020 pour sauver les PME et les indépendants n’aura servi à rien !
Marc VILET,
Porte-parole UCM Province de Liège