MV EDITO

Depuis 2019, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique travaillent de concert pour créer le plus grand observatoire mondial d’ondes gravitationnelles sur le territoire de l’Euregio Meuse-Rhin.

Le télescope Einstein permettra notamment aux chercheurs d’explorer le processus de naissance des trous noirs, la structure des étoiles à neutrons et la nature de l’univers immédiatement après le Big Bang. Grâce à lui, ils pourront également tester les prédictions de la théorie de la relativité d’Einstein comme jamais elle ne l’a été auparavant. Il permettra d’acquérir de nouvelles connaissances sur notre univers.

Sur le plan international, l’observatoire revêt donc une importance considérable pour la physique et l’astronomie.

C’est évidemment très technique mais les enjeux économiques pour notre région sont colossaux.

Le télescope Einstein sera une machine souterraine affichant la forme d’un triangle équilatéral. Chaque côté mesure 10 kilomètres de long.

Plusieurs sites sont envisagés pour l’installation de cet observatoire européen unique, destiné à devenir un centre de référence international un peu à l’instar du CERN à Genève.

Ce projet européen d’ampleur ne peut être développé que dans un endroit offrant des caractéristiques géologiques très particulières.

Constituée d’un sous-sol profond dur, combiné à une couche superficielle molle et amortissante, la zone des Trois Frontières (Euregio) offre une géologie idéale pour garantir la très haute précision du télescope.

Le choix de la localisation de cette future grande installation scientifique européenne n’a pas encore été arrêté par l’Europe. Outre le projet belge (hollandais et allemand), un autre site offrant les caractéristiques nécessaires est proposé par l’Italie (en Sardaigne). La décision de l’Union européenne concernant le choix du site est attendue en 2026. Et pour la mise en service du télescope, il faudra attendre 2035 au plus tôt.

Ce projet démentiel est accompagné d’un budget à la hauteur de ses ambitions. L’investissement se chiffre à 1,736 milliard d’euros pour la création des tunnels (932 millions d’euros), du vide (566 millions d’euros) et de l’instrument (238 millions d’euros). 70 % de l’infrastructure pourrait être situé dans le sous-sol wallon, plus précisément sur les entités de Plombières, Aubel et Welkenraedt.

Les retombées pour notre province qui abriterait le télescope n’ont pas encore été réellement chiffrées mais elles seraient énormes.

Le projet eurégional (Belgique, Pays-Bas, Allemagne) est porté au sein de la province par le GRE. La région wallonne est partie prenante de ce projet révolutionnaire qui est soutenu par le nouveau gouvernement fédéral.

On croise les doigts car ce projet, s’il aboutit, sera une opportunité économique inestimable pour un grand nombre de PME et d’indépendants de notre province.

Marc VILET

Porte-parole UCM Province de Liège