Chronique du Président

L’annonce par le groupe Carrefour d’un vaste plan de restructuration, avec à la clé de nombreuses pertes d’emplois et la fermeture de l’hypermarché du complexe commercial de Belle-Île, a suscité beaucoup d’émoi en ce début d’année. De plus, cette annonce tombe au moment où devait débuter (courant 2018) un projet d’extension de la galerie, de quelque 4.000 m²  supplémentaires (+- 20% d’augmentation). Notre province de Liège sera particulièrement  impactée par la fermeture prévue en juin de l’hypermarché de Belle-Île.

Au-delà du drame social pour les employés licenciés du site de Belle-Île, c’est aussi un drame économique et social pour les nombreuses entreprises indépendantes dont l’activité est liée au flux de clients généré par le Carrefour de la galerie. On parle de quelque 20.000 clients hebdomadaires drainés par la grande surface. C’est évidemment autant de clients potentiels qui vont disparaître à partir du mois de juin, pour tous les commerçants du complexe. On pense particulièrement aux nombreux établissements Horeca.

Cette perte de clientèle est d’autant plus  insupportable que l’on sait les montants élevés des locations dans ce type d’infrastructure. Il ne faut pas non plus négliger le fait que l’hypermarché Carrefour était un client important pour de nombreuses entreprises de la région, fournisseurs de produits locaux. Eux aussi seront brutalement impactés.

À cette perte considérable vient s’ajouter l’immense vide que laissera le départ de Carrefour qui occupe actuellement 1/3 de la surface de Belle-Île.

Il conviendra que les autorités communales mettent en place une cellule de reconversion composée des différents acteurs afin de trouver des solutions les mieux adaptées pour tenter de maintenir une activité économique viable à Belle-Île.

Il est clair que la responsabilité des responsables communaux est engagée, ce sont eux qui, en 1995, malgré l’opposition farouche de l’UCM et de l’ensemble des commerces du centre-ville, ont soutenu et encouragé la construction de Belle-Île. Malheureusement, aujourd’hui, les craintes émises à l’époque par l’UCM deviennent une triste réalité et l’équilibre commercial de notre région est soumis à la décision d’une multinationale sans aucun garde-fou.

Nous espérons que ce type de situation se limitera au complexe de Belle-Île car l’on sait bien que beaucoup d’hypermarchés, de centre commerciaux de la périphérie liégeoise rencontrent des difficultés au niveau de leur rentabilité.

Ce danger est renforcé par l’évolution des habitudes d’achats des consommateurs  qui dorénavant préfèrent les commerces de proximité aux hyper grandes surfaces plus éloignées.

Il est manifeste que les décisions politiques d’hier ont aujourd’hui des conséquences désastreuses sur notre belle Province.