Chronique du Président

Les urnes ont donné leur verdict !

Le moins que l’on puisse dire c’est que le citoyen belge s’est réveillé au lendemain des élections avec une solide gueule de bois…

L’écart entre le nord et le sud du pays s’est encore creusé avec, comme corollaire, un casse-tête pour former un gouvernement fédéral. Les deux communautés se sont tournées vers les extrêmes : à droite pour le nord, à gauche pour le sud. Laissant peu de place pour un gouvernement homogène et équilibré respectant les votes des francophones et flamands de notre état fédéré.

Au-delà de ce constat, et en tant que liégeois, on peut se poser la question de savoir si la vocation politique est encore de mise au sein des entrepreneurs de notre province. Si l’on en juge par le nombre d’indépendants ou chefs de PME parmi les élus du dernier scrutin, la réponse est sans équivoque : non !

Sur 38 élus (tous scrutins confondus) des candidats de la Province de Liège, seuls 7 sont des indépendants (4 sur 7 dans l’arrondissement de Huy-Waremme, 3 sur 13 sur l’arrondissement de Liège et 0 à Verviers) ou chef d’entreprise avec une majorité d’avocats… C’est peu. Cette proportion faible a sans doute évolué à la baisse au cours des 40 dernières années. Cela s’explique sans doute de plusieurs façons : d’abord le fossé grandissant entre le politique et le citoyen n’incite pas l’indépendant à s’investir en politique en plus de son activité. Ensuite, il y a sans doute eu une évolution dans la façon dont on fait de la politique. Aujourd’hui on fait carrière en politique alors qu’avant la dimension politique était auxiliaire à une activité professionnelle que l’on mettait (en tout ou en partie) entre parenthèse durant son mandat. Maintenant être homme ou femme politique est devenu un métier plus qu’une vocation… Il faut sans doute voir dans cet état de fait les germes du désintérêt des citoyens pour la chose politique. Les élus étant plus préoccupés par les intérêts de leur propre carrière plus que par le bien-être de la population.

Je ne peux que regretter cette situation, qui aboutit inévitablement par moins de prise en compte des intérêts de notre catégorie sociale au sein des instances fédérales et régionales qui balisent le cadre législatif du fonctionnement de nos entreprises. Ceci démontre à quel point il est indispensable que les PME et les indépendants se regroupent au sein de fédérations représentatives qui sont reconnues comme interlocuteurs par les différentes instances politiques afin de faire entendre la voix des indépendants. C’est le rôle que remplit l’UCM au quotidien au groupe des dix, dans les commissions paritaires et dans toutes les instances où les intérêts des indépendants et des PME sont en jeu.