Chronique du Président

Je suis particulièrement inquiet de voir le désinvestissement des banques et de la poste en matière de points de contact avec la population. En effet, ces dernières années, on a vu le nombre d’agences bancaires, de la poste, ou plus simplement de distributeurs de billets ou de boites-aux lettres diminuer drastiquement. Les exemples sont légion : au centre de liège, le quartier d’Outremeuse a été particulièrement délaissé posant beaucoup de problèmes aux nombreux commerces de ce haut lieu du folklore liégeois. La situation n’est pas meilleure en zones rurales. Nombreux sont les villages, pourtant fort peuplés, qui ne disposent plus de terminal Bancontact, d’agence bancaire, de bureau de poste voire même de boites-aux-lettres ; la poste ayant réduit de 25% ses boites de collecte de courrier.

Certains diront que c’était écrit dans le ciel à l’heure de la digitalisation, du règne de l’argent virtuel et du courrier électronique. Les banques n’ont évidemment pas raté l’occasion de réduire leurs coûts d’une part, en supprimant les distributeurs de billets flanqués de taxes importantes et d’autre part, en fermant un nombre incalculable d’agences décentralisées. La poste, de son côté, réduit son service de toutes parts. Et quand, par chance, un village bénéficie toujours d’un bureau, les horaires (9h30 – 12h30) sont incompatibles avec la majorité de la population.

N’est-ce pas là une courte vue que ces réductions drastiques ?

Il y a une bonne vingtaine d’années, la distribution a connu le même phénomène. On a fermé de nombreuses épiceries de village au profit d’hypermarchés situés dans de grands centres commerciaux dotés d’immenses parkings. Et, aujourd’hui,  on constate que ces grands centres commerciaux rencontrent des difficultés au profit de nouvelles plus petites surfaces aux abords des villages.

Le client est roi et parfois son comportement amène les multinationales à revoir leur stratégie…

Rappelons qu’une partie importante d’indépendants, de commerçants et d’artisans reste assez dépendante du mode de paiement en espèces parce qu’ils disposent en général de moins de moyens que les grandes structures pour s’équiper.

Et puis, le paiement en liquide relève encore de la liberté individuelle, non ? !