Chronique du Président

Il y a bientôt un an, le Groupe Carrefour annonçait une importante restructuration avec, à la clé, le projet de fermeture du GB de Belle-Île. Il y a quelques semaines le groupe Mestdagh annonçait lui aussi un vaste plan de restructuration dans son réseau de distribution. Et ce n’est sans doute pas fini.

Toutes ces annonces en cascade ne sont pas le fruit du hasard et démontrent la saturation de l’outil de distribution commerciale, non seulement dans notre Province, mais aussi sur l’ensemble du territoire régional.

Même s’il est envisageable que le GB de Belle-Île ne ferme finalement pas totalement ses portes, une réduction drastique de sa surface est actée et, du même coup, le nombre d’employés.

Cette réduction va considérablement affaiblir le rôle de locomotive de cette grande surface alimentaire dans le complexe commercial. C’est un coup dur pour tous autres commerces indépendants installés dans les galeries du complexe.

Alors qu’il y a 25 ans, nous manifestions aux portes de l’Hôtel de ville de Liège contre le projet de complexe commercial Belle-Île, l’actualité nous rattrape et nous donne malheureusement raison.
Nous invoquions, à l’époque, le danger que représentait la multiplication des complexes commerciaux en périphérie, au détriment de l’activité commerciale du centre-ville. Aujourd’hui, le centre-ville se voit vidé de son attractivité commerciale et le nombre de cellules vides ne cesse d’augmenter.

Ce phénomène n’est pas propre à Liège, mais concerne aussi d’autres villes, victimes du même syndrome.

Tant à Huy, à Liège ou à Verviers, les responsables communaux sont contraints de mettre en place des politiques de réaffectation des cellules commerciales vides. Malgré tout, ces récentes mesures peinent à rendre une attractivité indispensable aux centres-villes. Nous l’avions dit !

Aujourd’hui, l’histoire se répète puisque nous devons constater le retour des commerces de proximité. Les commerces installés dans les galeries commerciales périphériques sont pris au piège des politiques menées par des grands groupes multinationaux de distribution qui, en modifiant leurs stratégies, abandonnent les hypermarchés des grands centres commerciaux au profit de petites surfaces décentralisées dans les zones plus rurales.

À l’époque, nous avions également attiré l’attention des responsables politiques sur le risque de se soumettre à des décisions de multinationales rompant l’équilibre de l’appareil commercial.

Le résultat est éclairant, au cours des 5 dernières années, les surfaces commerciales vides dans les centres commerciaux périphériques explosent. Ce phénomène nouveau met en danger les commerces établis dans ces galeries.

N’oublions pas, qu’au-delà des nombreuses pertes d’emplois occasionnées par les restructurations des grandes chaînes de distribution, correspondent aussi des fermetures de commerces indépendants dans les centres-villes et dans les galeries commerçantes. Chaque fermeture est un drame humain, celui des indépendants qui en perdant leurs jobs perdent également le patrimoine investi personnellement pour développer l’activité.