Le droit de grève des uns s’arrête où la liberté de travailler des autres commence
En cette veille de fin d’année, nous l’avons échappé belle ! Il s’en est fallu de peu que les transports en commun soient paralysés par une grève déclarée par la CGSP. En cause, une décision de rationaliser les transports en commun wallon en regroupant plusieurs opérateurs, assortie de l’instauration d’un service minimum.
Heureusement, face au ras-le-bol de l’opinion publique de subir des grèves et blocages à répétition, la CGSP s’est ravisée et a levé son préavis. On espère qu’il s’agit d’une réelle prise de conscience des milieux syndicaux : les grèves n’ont plus la cote et il est incontestable qu’en abuser nuit à l’image d’un syndicalisme qui a du mal à s’adapter à l’évolution de la société.
Quoi de plus normal quand on est un service public que de tendre vers l’organisation la plus optimale, qui coûte le moins au contribuable et qui assure le meilleur service aux citoyens ?
Si on peut accepter que l’on puisse manifester son opposition, il est inadmissible de prendre les autres travailleurs (ceux qui veulent bosser) et l’ensemble de la population en otage, en instaurant des piquets de grève.
Le piquet de grève est un archaïsme. Comment peut-on, au 21ème siècle encore accepter qu’une minorité de grévistes empêche une majorité de travailleurs d’exercer un de leurs droits les plus fondamentaux : travailler et gagner sa vie ?
Tout aussi fondamental : peut-on accepter qu’un service public aussi vital que les transports en commun soit paralysé par une poignée de mécontents ?
Enfin, le moment qui avait été choisi…
Peut-on accepter qu’au nom de sacro-saints droits acquis, ou de je ne sais quelle revendication syndicale, l’on empêche la population de profiter avec quiétude d’un moment aussi privilégié que la préparation des fêtes de fin d’année ?
Enfin, et ce n’est pas la moindre des conséquences, peut-on accepter de mettre à mal l’équilibre de nombreux commerces en les privant d’une clientèle importante, dans une période où beaucoup réalisent une part substantielle de leur chiffre d’affaires annuel ? Ces commerçants sont pour la plupart des employeurs qui participent de façon importante à l’activité économique et à l’animation de nos villes. Ils sont un élément essentiel à la féerie de Noël dans nos villes.
Il nous reste à espérer que cette décision du syndicat socialiste soit les prémisses d’une nouvelle ère où les blocages, grèves, et autres piquets feront la place à la concertation, en tenant compte d’une économie mondialisée dans laquelle, qu’on le veuille ou non, les droits acquis lors du riche passé industriel de notre Wallonie ne peuvent plus faire référence.
En attendant je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année.