Chronique du Président

La crise semble bel et bien derrière nous.  L’UCM vient de publier, en collaboration avec Graydon et l’UNIZO, son rapport annuel sur la création d’entreprises en Belgique. En 2017, on a créé plus de 95.000 entreprises, c’est près de 6 % de plus qu’en 2016. Ceci est évidemment une très bonne nouvelle et démontre que le climat s’améliore et que les candidats créateurs ont plus de confiance.

Parmi ces créations, ce sont les professions libérales et particulièrement celles actives dans le secteur médical qui ont le leadership. Autre évolution remarquable, on constate que sur les 10 dernières années, le nombre de créateurs féminins d’entreprises a augmenté. En 2007 elles représentaient 36 % des nouveaux entrepreneurs ; en 2017, 43 % des créateurs sont des femmes.

Au niveau de notre province de Liège, les chiffres sont également positifs même si la progression est moins spectaculaire. Mais ne boudons pas notre plaisir, 4,88 % d’augmentation, cela constitue une belle performance, même si l’on peut envier les 9,38 % d’augmentation constatée dans le Hainaut.

La création d’entreprises ne se décrète pas, elle est la conséquence de facteurs multiples qui font qu’un candidat créateur d’entreprises passe à l’acte.

Tous les acteurs ont un rôle à jouer, chacun à leur niveau, afin de rendre le climat propice au développement de nouvelles activités. L’UCM prend évidemment une part importante avec son service de soutien à la création d’entreprises mais aussi avec son guichet d’entreprises qui draine chaque année à Liège 2.834 jeunes entrepreneurs qui viennent remplir les formalités de création de leur activité. Les organismes publics ont également une responsabilité importante aux différents niveaux de pouvoir grâce à leurs outils de développement économique, tels que la Sowalfin au niveau régional, Meusinvest au niveau plus local qui assurent un soutien financier aux entreprises, non seulement dans leur phase de démarrage mais également tout au long de leur développement. C’est évidemment essentiel, à l’heure où les banques assument de moins en moins le financement des entreprises. D’autres organismes, tels que la SPI, soutiennent également le développement économique en mettant à disposition des infrastructures pour accueillir les entreprises.

Au-delà de tous ces organismes d’encadrement du développement économique, l’ensemble du monde politique a également une responsabilité importante. Il faut reconnaître les avancées au niveau fédéral effectuées ces dernières années, avec l’amélioration du statut social des indépendants en matière de pension, d’allocations familiales ainsi qu’une série d’autres mesures socio-économiques. Au niveau régional, les choses bougent également dans le bon sens. Mais chaque niveau de pouvoir est concerné et l’encouragement des vocations entrepreneuriales est une nécessité absolue, surtout dans une province comme la nôtre, qui a  subi de lourdes restructurations et d’importantes pertes d’emplois.

La création d’une activité indépendante est pour beaucoup une opportunité à laquelle la population n’est pas suffisamment sensibilisée. Les mentalités doivent évoluer. La réussite doit être valorisée. L’entrepreneur, quand il mène à bien son projet, doit pouvoir en retirer les fruits sans que les gains qu’il en retire ne soient convoités de façon abusive par les pouvoirs publics, toujours en quête de moyens pour boucher les trous budgétaires.

L’entreprise, par l’activité et l’emploi qu’elle développe, apporte déjà une pierre considérable à l’édifice de notre société. Cela doit être reconnu et les bons résultats de nos PME doivent être récompensés plutôt que sanctionnés fiscalement. Trop souvent, et particulièrement dans des bassins comme le nôtre, qui a connu l’âge d’or de la sidérurgie, les indépendants sont considérés comme des vaches à lait, source de financement des différents niveaux de pouvoir. Les communes, à travers la fiscalité qu’elles développent, sont malheureusement souvent des exemples de cette triste réalité. Des systèmes de taxation obsolètes, telle que la taxe sur la force motrice, ont toujours cours aujourd’hui alors que, paradoxalement, les multinationales actives dans le numérique, échappent à une imposition équilibrée.

À la veille des élections communales, l’UCM mène une vaste étude sur la fiscalité communale de notre province afin d’établir un cadastre des taxes et impôts prélevés aux indépendants par chaque commune. Nous pourrons ainsi lever le voile sur une fiscalité rarement mise sous les projecteurs, mais dont les montants prélevés sont, dans certaines communes, particulièrement élevés. Nous éclairerons les débats politiques communaux de façon objective en informant les électeurs du niveau de taxation à l’égard des PME effectué par les différents pouvoirs communaux.