La grève et les blocages routiers sont-ils les meilleurs moyens de se faire entendre ?
La semaine dernière, les manifestations des agriculteurs cumulées à la grève du TEC ont occasionné pas mal d’embarras de circulation dans la province, avec comme corolaire, un ralentissement de l’activité économique.
Indépendants et chefs d’entreprises comme nous, les agriculteurs n’échappent pas à la surcharge administrative et aux décisions européennes qui instaurent une concurrence déloyale de pays soumis à des contraintes moins fortes et à un coût du travail nettement inférieur.
Face à cet avenir incertain, la jeune génération agricole se voit mise sous pression et on comprend les réactions de stress et de dégoût face à des décisions politiques complètement décalées par rapport à leur réalité quotidienne.
Par ailleurs, les chauffeurs du TEC liégeois sont rentrés en grève suite à la série d’agressions dont ils ont été victimes. Là aussi les raisons sont légitimes (ce qui n’est pas toujours le cas…) et l’on comprend le stress des chauffeurs face à cette insécurité.
Ces deux évènements, qui sont la manifestation de mécontentements complètement différents mais légitimes, m’inspirent deux réflexions : que font les responsables politiques des différents niveaux de pouvoirs face à ces mécontentements ? Nos élus, au niveau européen pour l’agriculture et au niveau plus local face à l’insécurité, ont-ils des moyens d’action ?
Enfin, faut-il ajouter des difficultés aux difficultés ? Les blocages des routes et les grèves des transports occasionnent beaucoup de dégâts collatéraux qui nuisent à l’activité économique et donc aux ressources de la collectivité. En quelque sorte, leurs auteurs se punissent deux fois en plus de toucher au bien-être de l’ensemble des citoyens. Ne faut-il pas trouver un moyen de sensibiliser les décideurs d’une autre façon plus ciblée, plutôt que de bloquer tout le monde avec toutes les conséquences que cela génère?
Marc Vilet,
Porte-parole UCM Province de Liège.