La Région wallonne a présenté son SDT qui balisera le développement du territoire wallon à l’horizon 2050. Une brique de près de 300 pages qui cumule de nombreux objectifs sociétaux dans tout ce qui concerne l’aménagement du territoire. C’est-à-dire un véritable fourre- tout (tant l’aménagement du territoire est présent dans de nombreuses matières) dont l’ambition risque d’être terriblement contraignante et de restreindre fortement la liberté individuelle.

Parmi les nombreux sujets abordés, les implantations commerciales avec un constat : la Région wallonne détient le record d’équipement commercial par habitant en Europe. Dans notre province, comme partout en Wallonie, le problème est renforcé par le fait que les infrastructures commerciales ont été développées il y a 30 ans de façon anarchique dans des complexes périphériques en délaissant les centres des grandes villes.

Le centre de Liège a vu sa clientèle littéralement « aspirée » par les centres commerciaux périphériques (Belle-île, Boncelles, Ans, Rocourt, Herstal, Fléron, …) généralement dépendants de la décision d’autres entités communales. Idem en ce qui concerne Huy, Waremme et Verviers.

Aujourd’hui, le SDT développe le concept de centralité avec des centralités urbaines de pôles pour les grandes villes, des centralités urbaines et rurales pour les plus petites entités. Si la démarche semble louable, on peut regretter, sans entrer dans les détails techniques, plusieurs aspects.

Tout d’abord, le côté tardif du constat alors que cela fait plus de 30 ans que UCM réclame un moratoire et une régulation des implantations de grandes surfaces commerciales.

Ensuite, le SDT relègue aux communes une plus grande responsabilité dans les décisions d’implantations et supprime l’Observatoire du commerce dont la position « supra-communale » permettait une vision globale de l’appareil commercial en Région wallonne. De plus, les communes ne disposent pas des équipes et des compétences pour gérer des dossiers parfois complexes.

A cet égard, on a le sentiment d’un retour en arrière avec les conséquences de concurrence que l’on a connues entre communes.

Par ailleurs, un des fils rouges du SDT est la lutte contre le réchauffement climatique. C’est louable mais cela semble poussé à l’extrême quand on lit que l’objectif de cette politique de centralité est que tous les habitants soient à 10 minutes (à pied ou à vélo…) de tout l’équipement socio-économique. Avec à la clé le refus par la commune, par exemple, d’un permis de bâtir d’une maison qui ne serait pas située dans la zone de centralité définie par elle.  Fini les villas à la campagne et un véritable coup de poignard pour les propriétaires de terrain à bâtir.

Marc Vilet,

Porte-parole UCM Province de Liège.