L’affaire fait grand bruit et Pierre-Frédéric Nyst, le Président national de notre organisation patronale, est de tous les débats médiatiques pour défendre le monde de la franchise indépendante.

Sur les 128 magasins intégrés dont le groupe Delhaize veut se séparer, une petite quinzaine sont situés dans notre province de Liège.

Dans les débats, les représentants syndicaux stigmatisent, souvent sans nuance, la franchise, c’est-à-dire un système de distribution commerciale de proximité basé sur les relations humaines autant vis-à-vis des clients que du personnel des magasins.

Je suis surpris de cette attitude souvent agressive des représentants syndicaux. A vrai dire, j’ai du mal à la comprendre.

Le problème, c’est la décision de Delhaize. Le groupe de grande distribution actif à l’international a constaté que son activité de distribution intégrée en Belgique était déficitaire. La mesure peut paraître radicale, mais peut-on reprocher à la direction de Delhaize de chercher des solutions pour un département en perte ?

Plutôt qu’un licenciement collectif comme ça a été trop souvent le cas dans les multinationales ces dernières années, les dirigeants du groupe voient l’alternative d’une cession (revente) de l’activité à des franchisés indépendants.

Les franchisés, c’est la solution en évitant la casse sociale. Et ce n’est pas le problème comme certains le disent ou le laissent penser.

Les syndicats devraient être contents ! Au lieu de ça on assiste à un déferlement de critiques à l’égard de la franchise. C’est peu compréhensible, sauf s’il y a des raisons doctrinaires (cachées ou pas) ….

Evidement ce « sauvetage » par des entités indépendantes de plus petites tailles nécessite que le personnel s’adapte à un mode de distribution plus flexible, où les relations avec le patron se font en direct.

Si le transfert nécessite effectivement quelques concessions, voire l’abandon de certains avantages, c’est un moindre mal et c’est mieux que de perdre son job.

On peut aussi être créatif et imaginer que le groupe Delhaize, évitant un coûteux passif social, pourrait compenser d’une façon ou d’une autre cette perte d’avantage. Quoi qu’il en soit, c’est beaucoup mieux qu’un licenciement collectif. Pour ce qui est des avantages, ils sont nombreux et il suffit de demander aux milliers d’employés qui travaillent avec bonheur dans une franchise de distribution.

En attendant, dans notre province, de nombreux indépendants sont prêts à relever le défi de reprendre la gestion d’un magasin jusqu’ici géré par Delhaize avec le sauvetage de l’emploi à la clé.

Et cela, ça mérite d’être salué !

Marc Vilet,

Porte-parole UCM Province de Liège.